Voyager
Je n’ai jamais aimé les lontains à l’exception de ceux où, à l’issue du périple qui y menait, attendait un ami. Je ne tolère le voyage que s’il est synonyme de retrouvailles et ne supporte le mouvement que s’il rapproche.
Je suis un sédentaire, un casanier, un immobile, qui ne se déplace volontairement sans trop de souffrances que pour retrouver, dans quelques cœurs aimés, des bribes de moi-même abandonnées là, en confiance ; confiées à ces gardiens fidèles et sourcilleux dont il est néanmoins parfois à la fois judicieux et plaisant de vérifier le degré de vigilance.