Ne pas mourir pour rien
Que naissent au moins de cette crise folle, de ce « confinement » impensable, de ce gâchis, de cette gabegie politique, le renforcement de nos certitudes, la consolidation de notre croyance, désormais inaltérable, non seulement dans la justesse mais dans le caractère impérieux, vital, de ce qui n'a jamais autant mérité le nom de « notre combat » ! Sans aucune grandiloquence, juste en tirant la leçon des faits. Pour que les morts inutiles n'en soient pas pour autant vaines. Oui les frontières protègent, oui le « Village global » n'est qu'un vaste mouroir, oui les marchés financiers sont des mafias, oui la destruction des services publics est un crime contre le peuple... Mais que naissent aussi de ce temps de repli, de réclusion, de parenthèse potentiellement tragique, de nouvelles idées, de nouveaux paradigmes, de nouveaux chants, de nouveaux poèmes, de nouveaux hymnes, de nouveaux rapports humains, de nouvelles priorités, qu'un foisonnement créatif, productif, militant, révolutionnaire, réponde à l'état de siège qui nous est imposé. Cet « imprévu dans l'histoire » - qui confirme toutes nos analyses, valide tous nos constats - que la folie du système a suscité, ne doit pas - ne peut pas -rester qu'un énième accident sur la route criminelle du libéralisme mondialisé. On le voit, il n'y a pas d'issue dans la fuite individualiste, il n'y a pas d'espérance dans l'évasion personnelle, dans l'égoïsme et l'aveuglement du court-termisme. Ils n'y a de solutions que collectives et communautaires. Des solutions à inventer, à penser, à construire, à incarner. Nous ne mourrons pas de leur folie, de leur inconscience, de leur délire matérialiste, de leurs fausses utopies qui ne sont que des calculs financiers, nous ne mourrons que de notre passivité face à ceux-ci. Et si nous acceptons la mort, nous ne la tolérons qu'après avoir tout donné pour notre peuple, pour notre culture, pour notre civilisation, pour nos amours, pour nos enfants ou ceux de nos frères, et pour l'image que nous voulons emporter de nous-mêmes.