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A moy que chault!

Un avant-goût d'enfer

21 Juillet 2018, 22:47pm

Publié par amoyquechault.over-blog.com

Avoir le sentiment de vivre en permanence dans un milieu hostile est non seulement épuisant pour les nerfs, accablant pour le moral et devastateur pour l'humeur, c'est aussi un puissant excitant pour une misanthropie qui, généralisée, condamne définitivement toute idée de vie collective tolérable et apaisée, pour ne pas dire - ne rêvons pas - agréable. D'autant plus quand ce "sentiment" n'est pas qu'une impression vaguement irrationnelle et paranoïaque, mais bien le fruit de l'expérience, du constat, du vécu, de l'observation. 

C'est ainsi que l'utopie mortifère du "vivre ensemble" a implacablement assassiné le collectif, le partagé, le communautaire. Des bals du 14 juillet à la fête de la musique, en passant par le réveillon du nouvel an ou la célébration d'une quelconque victoire sportive, toutes les occasions de festivités de groupe sont devenues des "événements à risques" où les chances de se faire embrouiller, agresser, voler, violenter sont plus importantes que celles de passer une simple bonne soirée.  Même quand les choses ne finissent pas dans les bris de verre, les gaz lacrymogènes et les sirènes de police, la tension est toujours présente, l'inquiétude palpable... Un oeil sur son protefeuille, un autre sur sa copine qui aurait peut-être dû mettre une jupe un peu plus longue... La vie urbaine moderne  s'est transformée en une longue suite de prudences, d'avalages de couleuvres, de détournements de regards, de stratégies d'évitement, de micro-soumisssions, de manoeuvres visant à ne pas se retrouver dans la situation de n'avoir plus qu'à choisir entre être vraiment une grosse merde ou se prendre un coup de couteau... L'argent aide beaucoup pour cela: les taxis, les quartiers "préservés", les gros bras à l'entrée des bars... Mais même cela ne suffit pas toujours... Passée une certaine heure, tout le monde serre un peu les fesses, ca sent le calcife humide, mais pas d'excitation... L'air de rien, sur le chemin du retour, faute d'Uber disponible, on change de trottoir, de wagon de métro ou de RER, on presse le pas, on devient sourd à la remarque déplacée ou à l'insulte...  Sans l'avouer, sans le dire, bien sûr, et surtout sans désigner les responsables de ce climat délétère, étouffant, abject, invivable... Péter de trouille, ok, mais sortir du camp du Bien, être un "salaud", ça pas question, jamais! Heureusement, derrière sa porte blindée et ses trois digicodes, on peut enfin redevenir un humaniste mondialiste pro-migrants... Un mec bien.