Crazy Fillon
Avec Fillon, 250 euros de plus par an pour les salariés ! 250 euros ! C’est trop ! Trop ambitieux ! Trop mirifique ! 250 euros, putain ! Presque 21 euros de plus par mois à claquer ! Le mec est carrément un ouf, un révolutionnaire ! Arrête de nous promettre monts et merveilles grand fou, halte à la démagogie ! 21 euros de plus par mois les copains, vous imaginez ! C’est bien trop Monseigneur, c’est presque le prix de la moitié d’une de vos chaussettes, en quatre mois on pourra presque carrément se payer la paire ! Arrêtez de faire miroiter de telles somptuosités, de pareilles magnificences au pauvre peuple, vous allez lui tourner la tête, il va se croire arrivé, quasiment aux portes du paradis libéral-conservateur ! 250 euros par an, vous vous rendez compte ? C’est presque ce que Carlos Goshn gagne en une minute ! D’ailleurs, vos amis du Medef, eux aussi, vous ont rappelé à la raison : « Pas de déclaration hâtive, pas de promesse inconsidérée, étant donné le contexte actuel, le taux de rémunération du Capital, le prix des Ferrari… il serait bon de ne pas s’emballer non plus ! »
Les actionnaires comprennent bien qu’en ces temps de campagne électorale il faut agiter une petite carotte sous le nez des citoyens-électeurs mais celle-ci doit tout de même rester de taille raisonnable afin qu’ils ne souffrent pas trop quand ils la prendront dans le cul ! 250 euros par an, vous n’y pensez pas, presque le prix d’un aller-retour Paris-Strasbourg en TGV ! Vous allez nous les gâter à ce tarif là ! Ils vont encore se prendre pour les rois du pétrole, se dire que l’austérité est finie et qu’il serait peut-être temps de profiter un peu d’une accumulation de richesses unique dans l’histoire de l’humanité. Bref, ils vont commencer à déconner sévère, à parler de redistribution, de partage, d’équité, de justice sociale et autres conneries de feignasses et de bolchéviques ! Non, Monsieur Fillon, la Droite ne vous a pas élu pour cela ! Alors cessez, s’il vous plaît, immédiatement vos délires à relents socialistes et vos - certes virtuelles mais tellement vertigineusement excessives - promesses de hausses de salaires. Quatre ou cinq euros de plus par mois - accompagnés d'une petite hausse de la TVA -, on veut bien discuter. Mais davantage, ce serait gâcher…