Le temps ne fait rien à l'affaire...
Jadis, c’était l’électorat des « vieux » qui votait pour le Front National et les jeunes qui « emmerdaient le F-Haine » en pogotant sur du Bérurier Noir ou en militant à l’Unef. Aujourd’hui, les « vieux» conservateurs, attachés à leur mode de vie, leurs traditions et à leur patrimoine culturel, porteurs d’une vision « classique et enracinée » de la France, ont cédé la place aux ex-soixanthuitards hédonistes, égoïstes et jouisseurs, libéraux-libertaires en couches hygiéniques anti-fuites urinaires. La tendance s’est donc inversée. Les « jeunes » confrontés à la violence de la rue occupée par les allogènes, à la précarité et au dumping social produit par la mondialisation, tentent de sauver les derniers meubles de l’héritage et se rattachent au « vote FN », tandis que les vieillards cools et bougistes à grosses retraites continuent à branler leurs queues sous Viagra en rêvant d’un « village planétaire » et d’un « monde sans frontières », supermarché global pour joyeux déracinés dopés au consumérisme et au divertissement pour tous. Mais ne nous y trompons pas, cette césure générationnelle n’est que circonstancielle. Les « jeunes » ne sont pas subitement devenus plus intelligents ou « lucides » que leurs aînés, ils sont simplement plus pauvres et davantage dans la merde. Leurs hochets sont cassés et on a largement tapé dans leur plan épargne. Ils retrouvent donc quelques bons réflexes face aux dangers croissants mais ne sont malheureusement pas mus par un idéal de rupture avec le modèle socio-économique qui les a menés là. Ce sont des petits capitalistes frustrés, pas des révolutionnaires, ni même aspirants à l’être. Un peu d’emploi et de pouvoir d’achat, saupoudré de quelques miettes de sécurité, en viendra bien vite à bout.