Cannes 2016
« Et la palme d’or 2016 est attribuée à… Jörgen Sanjeeha pour « La souffrance en héritage » !!! »
Résumé : « Joseph, matricule 278 452 à Birkenau, termine ses jours paisiblement dans une petite ville du nord de la France, entre le souvenir de Judith, son épouse, violée, étranglée, écorchée, écartelée puis immolée par des miliciens, et sa collection de timbres, ultime passion, ultime réconfort. Mais sa tranquille fin de vie va être bousculée par un événement inattendu : l’arrivée dans la petite ville d’un groupe de migrants chassés de leur pays par la misère et la guerre. Dès leur arrivée, les réfugiés sont confrontés aux tracasseries administratives, à la méfiance de la population et à la brutalité de la police… Les volets et les portes se ferment. Les regards se détournent. Une indifférence peureuse qui lui en rappelle une autre.
Alors, malgré le poids des années, malgré la faiblesse physique et la maladie qui le ronge, Joseph va rompre avec son quotidien cotonneux pour porter assistance à une famille de migrants, la famille Azaroui, composée de Hussein, professeur de lettres classiques, son épouse Samia, chirurgienne cardiaque et leurs deux fils, Idir et Moktar, étudiants, l’un en philosophie comparée, l’autre en génie civile. Leur rêve : rejoindre l’Angleterre et y recommencer une vie paisible et honnête, loin de la haine et de la folie des extrémistes, dans un pays où le Front Patriote ne fait pas 30%. Un Front Patriote dont les gros bras, avec la complicité des forces de l’ordre, patrouillent la nuit dans les rues de la petite ville, armés de gourdins et barres de fer, pour rosser, parfois jusqu’à la mort, les rares migrants qui se hasardent en dehors de leur camp de fortune pour tenter de trouver quelques nourritures dans les poubelles des bourgeois barricadés derrière leurs portes blindées. Joseph va donc brûler ses dernières cartouches de vie pour permettre à cette famille de traverser la Manche. Un dernier combat qui va le rapprocher de sa fille, Sophia, exilée il y a plusieurs années à Paris pour pouvoir vivre son homosexualité loin des préjugés et des sarcasmes.
C’est dans ses bras que va mourir Joseph, le sourire aux lèvres, jetant un dernier regard vers la mer sur laquelle glisse la barque familiale qui entraîne les Azaroui vers leur nouvelle terre d’accueil. Une barque de bois blanc baptisée « Exodus ». »
- Critique : « Sans pathos ni manichéisme, le réalisateur finno-srilankais aborde courageusement un sujet à la fois original et ô combien délicat. Avec sensibilité mais sans sensiblerie, il dessine à petites touches le tableau aussi brillant qu'écrasant d’une société à bout de souffle, fermée et sclérosée qui ne parvient plus à gérer son rapport à l’Autre et qui n’est sauvée de l’abjection que par la révolte individuelle de ceux qui ont su tirer les leçons de l’Histoire. Une cruelle mais indispensable leçon d’humanisme. »
- Les réactions :
Doc Gynéco, président du Jury : « J’ai trop kiffé ! C’est à la fois hyper réaliste et grave poétique… Comme mes chansons quoi.… »
Booba, membre du jury : « Je l’ai pas vu, ça me fait trop chier... Mais vu ce que j’ai touché pour voter, je ne vais quand même pas me plaindre… »
Arnaud Goulde, critique à Libé : « Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu prends ta claque et tu la fermes… Je pense que y’a deux/trois personnes qui sortiront de ce film le rouge au « front »… »
Happoline de Saint-Hilaire, journaliste à « Famille Gnangnan » : « Emouvant.. Fort…. Un appel à chacun à s’interroger… Comme un écho aux fortes paroles de notre Pape… Je regrette juste la scène où l’on voit plusieurs secondes la poitrine d’une jeune femme sur la plage… »
Julien, projectionniste: « Heu, je me suis endormi au bout de 15 minutes.. J’espère que je ne vais pas avoir de problèmes ?"