Super catho vs Moyen catho
Je suis fasciné par les gens qui se disent, s’affirment publiquement, « très catholiques ». C’est ce « très » qui me « questionne », comme l’on dit, beaucoup. Dans la bouche de Mère Thérèsa ou de Charles de Foucauld, il me surprendrait déjà, mais dans celle de gens qui sont – malgré leurs sans doute éminentes qualités… – assez éloignées de ce genre d’existences et de ce niveau de don de soi, j’avoue que cela me plonge dans des abîmes de perplexité, pour ne pas dire d’affliction.
D’abord, bien entendu, parce que cela évacue toute notion d’humilité, qui me paraît pourtant un élément assez essentiel du fameux catholicisme dont ils se disent les « champions », mais ensuite, et surtout, parce que cette expression introduit une hiérarchie interne (auto-proclamée) justement totalement étrangère, voire antinomique, au dit « catholicisme »
« Je suis TRES catholique » signifie en réalité « je cultive avec particulièrement d’ostentation les signes extérieurs d’un catholicisme social ». C’est tout. Ce n’est pas très grave, il y a pire crime de nos jours, mais cela ne mérite néanmoins pas une oralisation aussi satisfaite que répétitive. Cela crève les yeux de tous de toute façon: tu joues en effet TRES bien les cathos.