Hip hop
L’homme seul finit fou. Ou peut-être est-ce sa folie qui l’a progressivement isolé. Ou l’orgueil d’une folie fantasmée qui n’était finalement qu’une maladresse à vivre. L’homme seul attend des choses qu’il n’espère plus, chaudement emmitouflé dans le confort de ses immuables habitudes. Le monde le navre mais ne l’agresse plus, ne le fait plus réagir. Il accepte une vie d’aiguille d’horloge qui n’a même plus besoin d’être épisodiquement remontée. Même les livres, trop vivants, finissent par lui tomber des mains. Il singe les gestes de la foi pour oublier qu’il ne croit plus. Le château en Espagne s’est mué en taudis banlieusard et l’ivresse conquérante en ivrognerie résignée. Eructant un mépris sénile et sentencieux, arborant ses échecs comme autant de médailles, il feint d’être incompris alors qu’il ne l’est que trop bien. Les rires qui parviennent à ses oreilles le blessent comme des lames. N’étant plus en colère, il devient méchant.