Aristocratie (2)
« Par des unions nombreuses et répétées, la vielle noblesse française s’amalgama aux descendants des maîtres des forges, des marchands de lorgnettes de Francfort et des régicides enrichis dans le trafic des biens nationaux. Un duc de Guiche, héritier des Gramont, et un prince de Wagram, petit-fils d’un maréchal de Napoléon, épousèrent chacun une Rotshchild. Un petit-fils de Masséna, duc de Rivoli, entra dans la famille du banquier Heine, bientôt imité par un duc du Richelieu ; le prince Albert Ier de Monaco épousa Marie Hélène que le duc de Richelieu avait laissé veuve. Un prince de Faucigny-Lucinge, descendant de Charles X, épousa la fille du banquier Ephrussi. Un comte Pastré s’allia, lui aussi, aux Rothschild en se mariant avec leur nièce, une Goldschmidt. Sa fille, épousant un comte de Vogüé, relia cette famille à celle des financiers internationaux. Un marquis de Chasseloup-Laubat épousa la fille du richissime « businessman » Pilie (200.000 dollars de dot) et son proche parent (peut-être son fils ou son neveu), la fille du banquier Stern. Ce financier israélite avait d’ailleurs un autre gendre, également noble, le baron Pierre de Langlade, et le comte Bertrand d’Aramon, député de la IIIe République, avait épousé l’une de ses nièces. Un prince de Polignac épousa la fille de M. Dupuy, le « patron » du Petit parisien ; un marquis de Salignac-Fénélon, la fille du banquier Opperheim (de Cologne) ; un vicomte de Noailles, la fille de l’homme d’affaires Bischoffsheim ; le comte Guy de Maillé, la fille du financier Kronacher ; un price de Talleyrand Perrigord, la veuve de Ferdinand Blumenthal, née Cécilia Ulman. Le financier Achille Fould entra dans la famille de Carayon La Tour en épousant une Dlle de Barbot. »
Henry Coston