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A moy que chault!

Tous au claque!

24 Décembre 2015, 18:49pm

Publié par amoyquechault.over-blog.com

Parmi les nombreux oripeaux obligatoires composant la panoplie du parfait droitard (avec la nécessité de manger de la viande rouge 5 fois par jour, de conduire bourré - en 4x4 si possible…-, de génocider les tourterelles, d’admirer la corrida - surtout sans jamais en avoir vu une seule…-, de dire « nègre » et « bougne » tous les trois mots - en privé bien sûr, au bureau, comme pour le reste, on s’adapte…- et de porter des chaussures bateaux… ) on trouve, à une place de choix, la nostalgie des « maisons closes ». Ha, le bon vieux temps des bordels ! C’était autre chose! La prostitution, mon petit gars, ça aussi c’était mieux avant ! Cette nostalgie jubilatoire a notamment la caractéristique d’être diffusée, outre quelques vieilles barbes gâtouillantes qui regrettent surtout le temps où elles apercevaient encore leur queue en allant pisser, par toute une génération de jeunes apprentis droitards qui n’a évidemment jamais connu le temps béni des sodomies en établissement spécialisé, et autorisé, dont ils n’ont qu’une vision littéraro-cinématographique joyeusement éthérée. La prostitution, c’est déjà cool en soi (c’est un « rite de passage », un « apprentissage », une expérience que tous les « vrais mecs » ont connu au moins une fois, un « bras d’honneur » aux puritains et aux pisse-froid … la litanie de conneries proférées pour justifier et habiller la plus banale et pitoyable misère sexuelle est absolument sans fin…), mais au temps des « maisons de tolérance », c’était carrément le pied, le top du top, l’extase !

Et c’est au moment d’argumenter pour justifier ce bel enthousiasme que le bourgeois qu’est intrinsèquement, ontologiquement, le droitard, reprend pleinement ses droits, se révèle entièrement sous la lumière crue de ses piteux instincts. Car, en effet, si cette époque des bordels était pour lui tellement radieuse, c’est que dans ces établissements, « les filles étaient suivies médicalement et ne transmettaient pas de maladies », « les tarifs clairement affichés », « la sécurité assurée » et « la discrétion imposée »… La débauche et la transgression oui, mais sans risque ! Avec horaires fixes et tampon de la sécurité sociale ! Le stupre dans l’hygiène, la fornication dans la sérénité ! Ce n’est pas parce que l’on veut défoncer le cul d’une pauvresse de 18 ans, qu’on doit risquer un coup de surin ou un vol de portefeuille ! Et puis il ne faudrait pas non plus ramener une blenno à Marie-Appoline, une semaine avant le départ pour le pélé de Chartres, ça la foutrait mal ! La déglingue, le délire, le « on est trop oufs », ok, mais dans le respect des convenances. On n’est pas non plus des beatniks.

En plus, la légalisation de ces établissements, ces havres de bonheur où régnait le contrat gagnant-gagnant, permettrait d’en faire une activité commerciale comme une autre, ouvrant les portes d’un nouveau marché aux juteuses - si je puis dire - perspectives qui ne manquerait pas de bénéficier à la reprise de la croissance et donc au bonheur de la France ! Ainsi, le foutre sécurisé des dandys d’opérette et autres hussards sans sabre ni monture, répandu dans le confort et la tranquillité de maisons de charme et de luxe, participerait glorieusement au sursaut national ! Enfin il servirait à quelque chose.

On arracherait également par là cette saine et utile entreprise à l’amateurisme de la petite délinquance pour la confier aux mains habiles et sûres de la grande truanderie des affaires et de la finance ! Finie la PME de la pipe, bienvenue à la multinationale de l’essorage de bites ! Changement de dimension, d’ambition ! Que des avantages, que du profit ! Il faut rouvrir les maisons closes ! Le Medef et la droite décomplexée le réclament ! Ne perdons pas de temps…