S'éloigner
Il faut se préserver des gens comme on se préserve du froid, de l'exposition aux miasmes des diverses maladies ou des souillures télévisuelles. Les gens sont toxiques, et quoi que l'on prétende, on n'échappe pas à l'influence, insidieuse, vérolante, urticante, sournoise, d'un milieu, d'une ambiance... Dès lors que l'on tolère à sa table, sur son coin de zinc, dans un salon, une assemblée, les professionnels du ragot, les artistes du dénigrement, les mythomanes chroniques, les ricaneurs sentencieux, les caméléons épuisés par la rapidité de leurs transformations chromatiques, les couards prétentieux, les eunuques littéraires, les petites salopes toujours d'accord avec celui qui parle le plus fort, les « camarades » qui ripaillaient la veille au soir avec les pires crapules, les plus complètes nullités et écoutaient le sourire aux lèvres les dégueulasseries que l'on déversait sur votre compte ou celui de vos proches, on est complice, on est faible, on s'abaisse... Il faut se séparer, discriminer, choisir, ostraciser... Plutôt la solitude que le marécage.