Mystère de la coupe de cheveux en milieu rural
Nos belles campagnes françaises sont encore détentrices de nombreux mystères dont le moindre n'est pas la survivance de coupes de cheveux totalement improbables au sein d'un monde uniformisé où règnent les diktats de « l'esthétiquement correct » imposés par la mode et ses innombrables domestiques médiatiques.
A l'heure où la généralisation de la télévision, la diffusion massive des magazines « people », la mondialisation de l'image, ne cessent d'imposer arbitrairement codes et règles afin de normaliser les goûts, dans nos villages et hameaux, dans les bals, les guinguettes et les fêtes de l'andouillette, s'organise la résistance capillaire ! Non, la coupe mulet ne rendra pas si facilement les armes ! Non la « queue de rat « n'est pas morte ! Non, la mèche rouge tombant sur l'oeil n'a pas dit son dernier mot ! Non, le «carré blond platine » ne va pas céder aux sirènes de Jenifer Aniston ou d'une autre traînée hollywoodienne ! Ici on ne respecte pas les normes européennes sur la coloration, on emmerde les directives de la police mondiale du bon goût et on conchie les clones publicitaires ! Honneur à la boulangère de Saint Erain sur Beuvron et sa semi-iroquoise rose, honneur aux mamies à permanentes mauves, honneur à Jean-Mi et sa gueule de ZZ Top! Les minets et les bêcheuses n'ont qu'à bien se tenir, ici ça envoie du lourd, allez plutôt exhiber votre conformisme satisfait aux Bains-Douche car dans le coin on vous attend à coups de ciseaux, de balayages violets, et, si besoin, de chevrotine !