Aurillac
Je pense à mon grand-père qui allait pêcher en mobylette, un casque colonial sur la tête. Je pense à ma grand-mère qui notait sur un cahier d'écolier les « mots compliqués » qu'elle ne comprenait pas dans le journal. Je pense aux cygnes et au canards du square que nous allions nourrir le dimanche. Je pense à la mitraillette « Sten », sortie d'une caisse mystérieuse, que me montrait avec fierté mon parrain. Je pense aux parties de belote au fond du bistrot entre le pharmacien, l'assureur et le dentiste, qui n'avaient rien à envier à celle de Pagnol. Je pense aux matchs du Stade qui finissaient en fraternels gueuletons. Je pense aux contrats qui se signaient d'une poignée de mains. Je pense aux différents qui se réglaient à coups de poing. Je pense aux anciens combattants émus aux larmes lorsque retentissait la Marseillaise. Je pense à la foire aux chevaux, aux fêtes foraines. Je pense au crucifix au dessus du lit, à la messe du dimanche. Et je pense à la vie de cons d'aujourd'hui...