Tricher
On caresse l'idée du suicide comme on se délecte d'un alcool un peu trop violent, pour se brûler les sens mais juste l'espace de quelques secondes. Un simple jeu pour secouer la torpeur et l'ennui. Croire que l'on maîtrise encore quelque chose, que l'on pourrait, si on le voulait, être courageux, au moins une fois. Et puis il suffit de croiser un ami, d'apercevoir une bannière, d'ouvrir un nouveau livre, d'effleurer une peau pour que la flammèche renaisse et que l'on soit encore avide d'innombrables matins et d'autant de soirs, même bancals, même mal foutus, même amers...